Le Grand Forum 2023 – ** L’évaluation de la journée est accessible dans cet article **

** L’évaluation de la journée du Forum du 5 octobre 2023 est accessible dans cet article ! Venez la lire ! **

En 2022, pas moins de 5.152 enfants et jeunes bruxellois∙e∙s en difficulté et/ou en danger ont bénéficié du soutien de l’Aide à la Jeunesse (A.J.). S’ajoutent encore les MENA et les jeunes ayant commis un fait qualifié d’infraction. Au total, cela représente plus de 6000 jeunes… et autant de familles. Sans compter les jeunes accompagné·e·s par les AMO.

Leurs besoins, souvent traduits dans la souffrance, l’urgence ou les passages à l’acte, ne peuvent trouver de réponse que dans un seul dispositif, que ce soit celui de l’Aide à la Jeunesse (A.J.) ou de la Santé Mentale (S.M.). Ils convoquent, au contraire, ces secteurs dans leur complémentarité.

Cet enjeu soulève diverses questions : Comment favoriser cette complémentarité ? Comment penser son articulation ? Comment veiller à sa mise au travail constante, dans l’intérêt des jeunes et de leur famille ?

Il s’agit de pouvoir identifier ce qui permet qu’elle fonctionne et ce qui gagnerait à être remodelé, amélioré.

À chaque secteur son langage, ses pratiques et sa culture: si l’alliance entre le soin éducatif et le soin psychologique est une évidence, elle gagne à se penser dans la rencontre et la curiosité de l’autre.

La journée du Forum bruxellois de l’aide à la jeunesse s’inscrit dans cette démarche continue et nécessaire. Elle est pensée de manière à ce qu’elle offre un temps d’arrêt pour se parler en dehors des enjeux de prise en charge d’une part, et d’autre part, saisir l’opportunité de se rencontrer autrement.

Nous comptons sur la fusion des énergies des travailleur∙euse∙s issu∙e∙s de la S.M. et de l’A.J. pour être au plus près de leurs réalités de terrain et placer cette journée sous les signes de l’enthousiasme, l’optimisme (bien nécessaire !), et le partage.

Une journée… pas comme les autres.

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RAPPORT D’EVALUATION

Nous mettons à votre disposition l’évaluation de la journée. 133 questionnaires ont été remplis (68,4 % sont du secteur de l’Aide à la jeunesse, 26,3 % sont du secteur de la Santé Mentale, 5,3 % sont issus d’autres secteurs : Promotion santé, secteur pauvreté….) sur 350 participant·e·s.

👉 Evaluation de la journée du Forum

REMERCIEMENTS

Les organisateur·trice·s du Forum tiennent à adresser leurs plus sincères remerciements à Mesdames Thiebaut et Montilla, responsables de projets au Centre Bruxellois de promotion de la

Santé (C.B.P.S.), qui ont participé à chaque étape de la construction de cet événement à destination des acteur·trice·s de l’Aide à la Jeunesse et de la Santé Mentale.

Nous remercions également chacune des personnes des deux secteurs ayant participé à la construction et l’organisation du Forum 2023. Nous nous réjouissons déjà de notre prochaine collaboration.


Résumé de l’évaluation de la journée

Un grand nombre de participant·e·s ont souligné comme levier celui de la rencontre. La rencontre « physique », avec le « terrain », « intersectoriel », « entre services » qui va de pair avec la possibilité alors d’échanger, de communiquer, leviers fréquemment avancés par les répondant·e·s.

Ces répondant·e·s appellent de leur vœux la continuité ou la multiplicité de ces moments de rencontre qui peuvent prendre différentes formes. Iels proposent en effet des séminaires, des intervisions, échanges d’expériences ou de pratiques, groupe de travail intersectoriel, journée ou temps d’échanges et de rencontre. Mais c’est le format proposé à savoir une journée qui est le plus largement plébiscité.

Ces moments sont prometteurs en termes de collaboration car ils favorisent la communication, les échanges entre les personnes. Relevons que les termes « partage », « échanges » sont plus régulièrement avancés que celui de la « communication ». Il s’agit bien ici de professionnel·le·s dont le cœur du travail est centré sur l’humain. Il est dès lors souligné la nécessité de la rencontre avec d’autres professionnel·le·s œuvrant auprès des jeunes. Il est question, comme le dit un participant, de prendre conscience des objectifs de chacun dans l’intérêt du jeune .

« Connaitre… » est un des termes les plus évoqué par les répondant·e·s pour relever ce qui fait levier dans les collaborations. Les professionnel·le·s soulignent l’importance de la connaissance des secteurs, des services, des enjeux de chacun, de leur limite d’intervention qui concourent à dépasser les différences d’approche et de langage afin de collaborer au mieux. Cette connaissance est, somme toute, les prérequis d’une reconnaissance des spécificités des services et des métiers. Ceci va permettre de mieux travailler la complexité des situations en identifiant avec plus de justesse les relais, les collaborations possibles. Connaitre les uns et les autres faire réseau et l’élargir est aussi régulièrement cité comme facteurs favorisant les collaborations. Cette journée a permis de briser la glace et de se rencontrer physiquement.

Dans les réponses des participant·e·s, nous avons relevé toute une série de propositions qui relèvent, qui contribuent de manière indirecte à la construction d’une la posture professionnelle qui est perçue comme levier à la collaboration. L’écoute a été fréquemment citée, rejoint par la notion de l’empathie. Beaucoup pointent l’importance de la confiance entre professionnel·le·s. Il n’y a qu’un pas pour associer cette notion – conceptuelle de cette confiance – à la notion de l’engagement, soulignée par beaucoup comme levier à la collaboration. Cet engagement s’illustre, par exemple, par la motivation commune pour assurer un suivi des jeunes, des parents, des familles et faire ainsi alliance autour des bénéficiaires. La nécessaire ouverture à la collaboration est également citée plusieurs fois, gage de sécurité qu’il y a de l’intérêt de l’autre côté. Dépasser ses préjugés, avoir une certaine humilité, ne pas vouloir occuper toutes les places, reconnaitre ses limites, être patient dans la difficulté, prendre distance et du recul par rapport à sa propre fonction sont aussi d’autres propositions avancées comme levier à la collaboration.

Les questions budgétaires ont également été invoquées en mettant en avant l’importance d’avoir davantage de subsides pour augmenter l’emploie pour les deux secteurs et assurer une collaboration entre ceux-ci.

Autre type de levier à la collaboration avancé de nombreuses fois par les répondant·e·s est celui ayant attrait à la notion de complémentarité. Notons dans le même registre que la pluridisciplinarité de son équipe qui assure une série de fonctions et de profils différents serait un facteur facilitant pour assurer un travail fructueux entre les deux secteurs et qui participe à la complémentarité de ceux-ci. La différence des moyens, outils, approches seraient riches en termes de travail collaboratif. Cette complémentarité nécessite toutefois, un autre levier, la compréhension des limites des champs d’action de chacun. Ces éléments réunis participent à la légitimité des deux secteurs, autre levier.

Analyser la demande, se déplacer, collaborer dans la bienveillance, tisser du lien, accompagner le jeune vers d’autres services, communiquer sont quelques-unes des pratiques professionnelles qui sont relevées comme leviers pour les répondant·e·s et qui s’avèrent être transversales dans tout le travail de collaboration entre les deux secteurs.